Premier jour.
Nouveau poste.
Nouveaux défis.
Nouveaux collègues.
Et… première réunion d’équipe. On vous sourit. On vous accueille. On vous tend un mug logoté. Vous sentez presque l’odeur de la victoire.
Puis, au détour d’un couloir, un ancien vous glisse : “Bienvenue. Et bon courage avec… le dossier Brulard.”
Brulard ? Qui est Brulard ?
Trop tard. Il a déjà disparu derrière la photocopieuse.
Les premiers jours s’enchaînent. Vous découvrez le SI : une cathédrale numérique branlante, codée en 1998 par un stagiaire disparu depuis.
Puis le tableau Excel RH : 427 onglets, personne ne sait à quoi ils servent, mais “il ne faut surtout pas le toucher”.
Et là, ça commence.
Les “cadavres dans le placard”.
Pas un, non. Une fosse commune.
Un marché public oublié depuis 2019.
Un prestataire payé sans contrat.
Un audit qui dort dans un tiroir avec des conclusions embarrassantes.
Et ce fameux projet stratégique… qui a englouti trois chefs de service et un burn-out, sans jamais voir le jour.
Mais personne n’en parle.
Officiellement, tout va bien.
Le comité de direction est “serein”.
Le climat social est “apaisé” (comprenez : anesthésié).
Et votre prédécesseur ? Parti “vers de nouveaux horizons”. Traduction : il court encore.
Mais vous, vous êtes là.
Et comme vous êtes motivé, on vous confie aussi un “projet de transformation en transversal”.
Avec une équipe absente, un budget fictif et un sponsor qui prend sa retraite dans deux semaines.
Bienvenue dans votre nouveau poste.
Vous pensiez prendre un fauteuil.
Vous héritez d’un champ de mines, avec un plan dessiné au stabilo.
Bonne prise de poste. Et surtout… ne touchez à rien. Ça pourrait réveiller les autres.
