Quand les managers sont harcelés par leurs collaborateurs : un tabou à lever

Dans l’imaginaire collectif, le harcèlement au travail est souvent perçu comme une violence descendante : un supérieur hiérarchique qui abuse de son pouvoir. Pourtant, un phénomène plus discret mais bien réel émerge : le harcèlement ascendant, celui exercé par un ou plusieurs collaborateurs à l’encontre de leur manager.



🧨 Une réalité souvent tue



Les managers harcelés hésitent à parler. Par peur de paraître faibles, incompétents ou de mettre en péril leur autorité. Le rapport de force étant inversé, les services RH ou la direction ont parfois du mal à identifier — voire à croire — la souffrance d’un encadrant pris pour cible.


Ce harcèlement peut se traduire par :


  • Des remises en cause systématiques et publiques de ses décisions
  • Une contestation de son autorité ou de sa légitimité
  • Des attitudes passives-agressives ou de la rétention d’information
  • Des alliances entre collaborateurs visant à fragiliser le manager
  • Une multiplication de plaintes ou d’accusations infondées




📉 Des conséquences graves



Le manager harcelé perd pied : isolement, perte d’estime, épuisement, anxiété, démission forcée. Or, un encadrant fragilisé, c’est toute une équipe désorganisée et une chaîne de responsabilité rompue.


L’entreprise paie aussi le prix de ce silence : désengagement généralisé, turn-over, mauvaise ambiance de travail et climat délétère.



🎯 Pourquoi ce phénomène progresse-t-il ?



  • Transformation du rapport à l’autorité : le management est de plus en plus horizontal.
  • L’ultra-démocratisation des organisations : parfois confondue avec une absence de cadre.
  • Un excès de protection de certains salariés : qui se sentent en position de force grâce à certaines règles RH ou à l’appui d’un collectif.
  • L’hybridation du travail : qui rend plus difficile la détection de signaux faibles.




🛠 Que faire ?



  1. Former les managers à l’assertivité et à la gestion de conflits ascendants
  2. Créer un espace de parole sécurisé pour les encadrants
  3. Identifier rapidement les jeux de pouvoir au sein des équipes
  4. Outiller les RH pour reconnaître toutes les formes de harcèlement
  5. Protéger le rôle de manager, sans le surcharger ni le fragiliser




💬 Conclusion



Le manager n’est pas un bourreau par défaut. Il peut aussi être une victime.

Reconnaître cette réalité, c’est faire un pas vers une culture managériale plus juste, plus lucide, plus équilibrée.

Parce que le respect, au travail, ne se joue pas que dans un sens.