Souvent moins médiatisées que les écoles de commerce, les écoles d’ingénieurs françaises forment pourtant chaque année plus de 40 000 diplômés dans des domaines clés : énergie, numérique, BTP, environnement, industrie, mobilité…
Mais en 2025, leur modèle est à la fois renforcé et challengé.
Renforcé par les besoins croissants en compétences technologiques.
Challengé par les mutations du monde du travail, la perte d’attractivité de certains secteurs, et la quête de sens des jeunes générations.
Entre excellence scientifique et engagement pour un futur soutenable, les écoles d’ingénieurs doivent se repenser.
🧠 Une formation encore très prisée
Le diplôme d’ingénieur reste un sésame solide :
- très bonne employabilité (taux d’insertion > 90 %)
- salaires d’entrée élevés (souvent > 38 000 € brut/an)
- diversité des débouchés : industrie, tech, finance, conseil, start-ups…
Le modèle français — avec ses classes préparatoires, ses concours, puis ses 5 années de formation accréditées par la CTI — est reconnu en Europe et dans le monde.
Les écoles comme CentraleSupélec, les INSA, les Arts et Métiers, Polytech, Mines, IMT, ou les écoles spécialisées en IA ou en énergie, restent des piliers de la filière scientifique.
⚠️ Mais plusieurs signaux faibles émergent
-
Une désaffection des jeunes pour les filières scientifiques
👉 Chute des vocations en maths/physique au lycée, désintérêt croissant pour les CPGE, image parfois austère du métier d’ingénieur. -
Un besoin de renouvellement des contenus
👉 Beaucoup de formations sont encore trop centrées sur les savoirs techniques “durs” au détriment des soft skills, de l’éthique, ou de la complexité sociotechnique. -
Un décalage entre ambitions climatiques et formation réelle
👉 Malgré des efforts, l’écologie et la soutenabilité ne sont pas encore intégrées transversalement à toutes les filières. -
Une inadéquation territoriale ou sociale
👉 Les écoles restent peu accessibles aux jeunes issus des milieux populaires ou ruraux. Et les zones industrielles désertées peinent à attirer de nouveaux talents.
🔧 Vers un nouveau contrat ingénieur ?
Les écoles d’ingénieurs entament des évolutions structurelles :
- 🌍 Réintégrer les grands enjeux contemporains dans toutes les disciplines : climat, biodiversité, numérique responsable, énergie, éthique, systèmes complexes.
- 👥 Former des ingénieurs citoyens, capables de dialoguer avec les décideurs publics, les sociologues, les designers, les économistes.
- 🧩 Hybridation des parcours : double diplômes avec écoles de design, commerce, environnement, politiques publiques…
- 📍 Ancrage territorial plus fort, notamment via l’alternance, les FabLabs, les projets en lien avec les PME industrielles locales.
🧭 En conclusion : un rôle à réaffirmer, une mission à redéfinir
L’ingénieur du XXIe siècle n’est plus seulement un expert technique.
C’est un acteur de transformation, un bâtisseur de solutions soutenables, un passeur entre les sciences, l’économie et la société.
Les écoles d’ingénieurs ne sont pas dépassées.
Mais elles doivent prendre le virage du réalignement entre technique, éthique et sens.
