Longtemps perçues comme un passeport vers les carrières les plus prestigieuses, les écoles de commerce françaises (ou « business schools ») ont connu un succès fulgurant au cours des 30 dernières années.
Classements internationaux, attractivité auprès des entreprises, ouverture à l’international, salaires de sortie élevés…
Mais en 2025, leur modèle est challengé comme jamais :
📉 remise en cause de leur coût,
🧭 attentes accrues en matière de sens,
🎯 transformation accélérée des métiers et des compétences,
💬 critiques sur leur impact sociétal réel.
🏛️ Un modèle académique performant…
Les grandes écoles de commerce françaises (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon, SKEMA, KEDGE, etc.) affichent toujours :
- une sélectivité élevée (CPGE, concours post-bac),
- une excellence académique en finance, stratégie, marketing ou entrepreneuriat,
- des débouchés solides, notamment en conseil, audit, banque, ou grandes entreprises internationales.
Elles savent aussi se réinventer en :
- intégrant des parcours hybrides (design, IA, climat…),
- développant des doubles diplômes avec des écoles d’ingénieurs ou d’arts,
- investissant dans l’international (campus délocalisés, partenariats étrangers…).
📉 … mais un modèle de plus en plus questionné
-
Le coût des études
Avec des frais pouvant atteindre 50 000 € pour un cursus complet, de nombreuses familles s’interrogent sur la rentabilité réelle de l’investissement, notamment hors top 5. -
L’utilité des contenus
Certains diplômés estiment que les enseignements restent trop déconnectés des grands enjeux actuels : climat, numérique, transformation sociale. -
L’impact sur les inégalités sociales
Malgré les efforts en matière de bourses ou de diversité, les écoles de commerce restent largement fréquentées par les classes moyennes supérieures, ce qui interroge leur rôle d’ascenseur social. -
Une image écornée par des scandales ou la “startup nation fatiguée”
Entre burn-out de jeunes diplômés et remises en cause du modèle entrepreneurial à tout prix, le récit dominant est moins consensuel.
🧭 Quelles voies d’évolution ?
Les écoles de commerce peuvent (et doivent) se transformer sur plusieurs axes :
- Faire une vraie place aux enjeux de transition (écologique, sociale, technologique) dans tous les enseignements, et pas seulement en option.
- Réinventer leur pédagogie, en sortant du tout PowerPoint vers plus d’apprentissage expérientiel, d’immersion terrain et de confrontation au réel.
- Ouvrir davantage leurs portes à la diversité sociale grâce à des dispositifs puissants de préparation, de mentorat et de financement.
- Assumer un rôle de “bâtisseur de sens”, en formant des leaders utiles, pas seulement efficaces.
✍️ En conclusion : toujours influentes, mais plus seules sur leur piédestal
Les écoles de commerce conservent un pouvoir de rayonnement important.
Mais l’époque où leur nom suffisait à garantir un avenir brillant est révolue.
Ce ne sont plus les écoles qui sélectionnent les meilleurs.
Ce sont les meilleurs candidats qui choisiront les écoles qui leur permettent de devenir utiles.
