Lâcher prise : la compétence cachée des grands managers

Dans l’imaginaire collectif, un “bon manager” contrôle tout, anticipe tout, décide vite, tranche fort, reste maître du jeu.

Mais ce modèle est en train de s’essouffler.


Dans un monde incertain, complexe, mouvant, celui qui veut tout maîtriser finit par s’épuiser.

Et s’il était temps de reconnaître que le lâcher-prise est une compétence managériale à part entière ?





🧠 Non, lâcher prise ne veut pas dire abandonner



Lâcher prise n’est pas fuir.

Ce n’est pas renoncer à son autorité, ni laisser les équipes livrées à elles-mêmes.

C’est choisir ses batailles. C’est accepter l’imperfection. C’est faire confiance.


C’est aussi :


  • Accepter de ne pas avoir réponse à tout.
  • Déléguer sans fliquer.
  • Accueillir l’incertitude sans sur-réagir.
  • Reculer pour mieux observer.



Lâcher prise, c’est passer du pilotage par le contrôle au pilotage par la clarté et la confiance.





🔍 Pourquoi c’est si difficile ?



Parce que tout nous pousse à l’inverse :


  • Les KPIs à remplir.
  • Les mails à répondre dans la minute.
  • Les alertes, les notifications, les urgences artificielles.
  • Les injonctions à “tenir”, à “gérer”, à “assurer”.



Le lâcher-prise est un acte contre-culturel.

Il suppose du courage, du recul, et une solide confiance en soi… et en ses équipes.





🧩 Trois situations où le lâcher-prise fait toute la différence




1. 

Face à une erreur d’un collaborateur



Le réflexe : corriger, recadrer, refaire soi-même.

Le lâcher-prise : comprendre, accompagner, faire grandir.

➡️ Tu gagnes en autonomie collective.



2. 

Quand un projet dévie



Le réflexe : resserrer la vis, multiplier les points de suivi.

Le lâcher-prise : réinterroger l’objectif, adapter la trajectoire.

➡️ Tu gagnes en agilité.



3. 

Face à ta propre surcharge mentale



Le réflexe : “Je dois tenir, je suis manager.”

Le lâcher-prise : admettre ses limites, prioriser, demander du soutien.

➡️ Tu gagnes en crédibilité humaine.





🎯 Lâcher prise, oui… mais avec un cadre clair



Un manager qui lâche sans cadre devient flou.

Un manager qui cadre sans jamais lâcher devient rigide.


La clé ? L’alternance.


  • Tu poses le cap, les règles du jeu, les attentes.
  • Et tu laisses de l’espace à ceux qui jouent le match.



C’est en cela que le lâcher-prise est un signe de maîtrise, pas de faiblesse.





🧘‍♂️ Conclusion : Le vrai pouvoir, c’est de ne pas tout contrôler



Dans un monde qui va vite, où l’expertise est distribuée, le manager ne peut plus tout tenir à lui seul.

Et ce n’est pas grave.

Ce qui compte, c’est de créer les conditions pour que l’intelligence collective se déploie — sans micro-management, sans sur-contrôle.


Lâcher prise, ce n’est pas perdre la main.

C’est offrir aux autres la possibilité de la prendre.