Réforme de l’apprentissage : vers un nouveau contrat entre l’État, les entreprises et les jeunes ?

Depuis la réforme Pénicaud de 2018, l’apprentissage en France a connu une ascension fulgurante :

📈 plus d’un million de contrats signés en 2023,

📣 un mode de formation devenu tendance,

🎯 et un outil stratégique pour répondre aux tensions sur l’emploi.


Mais derrière les chiffres flatteurs, un nouveau cycle s’ouvre en 2024-2025 : fin de l’expansion tous azimuts, retour à une forme de régulation… et apparition de tensions entre l’État, les branches, les CFA et les entreprises.


L’heure est venue de repenser l’équilibre entre qualité, financement et orientation.





💰 Un modèle économique à bout de souffle



Le financement « à l’acte » par France Compétences, via les niveaux de prise en charge (NPEC), a incité à :


  • multiplier les ouvertures de CFA,
  • créer de nouveaux diplômes ou formations « court terme »,
  • parfois privilégier la quantité au détriment de l’insertion réelle ou de la cohérence des parcours.



Résultat :

🔴 Un déficit chronique de France Compétences,

⚠️ Des coupes budgétaires ciblées (révision des NPEC à la baisse),

⛔ Et le recentrage progressif sur les formations en tension, les jeunes éloignés de l’emploi, et les métiers d’avenir.





🧭 Une orientation à rebâtir



Si l’apprentissage a séduit massivement, c’est aussi parce qu’il a parfois été présenté comme une fin en soi, au lieu d’un moyen structurant dans un projet de vie.


Aujourd’hui encore :


  • de nombreux jeunes ne savent pas ce que contient réellement la formation choisie,
  • les ruptures de contrat restent fréquentes (~30 %),
  • les CFA manquent parfois de moyens pour assurer un réel accompagnement personnalisé.



L’apprentissage a besoin d’un cap. Et pas seulement de contrats signés.





🧩 Les entreprises, maillon fort… ou maillon fragile ?



Longtemps courtisées pour recruter, les entreprises se retrouvent sous pression :


  • instabilité des règles,
  • charge administrative croissante,
  • baisse des aides à l’embauche (à l’exception des secteurs prioritaires),
  • difficulté à trouver des jeunes motivés et « prêts à l’emploi ».



Et pourtant, elles restent le cœur battant du système.


Sans entreprises formatrices, pas d’apprentissage possible.


Il est temps de rebâtir un contrat de confiance :

former, oui — mais avec du sens, du temps, et du soutien.





🔄 Ce que devrait être la prochaine étape



Une réforme de l’apprentissage efficace ne peut pas être simplement comptable ou budgétaire.


Elle doit reposer sur quatre piliers essentiels :


  1. 🎯 Orientation utile : articulée avec les besoins des territoires et des filières stratégiques.
  2. 📐 Qualité pédagogique : CFA solides, tutorat renforcé, accompagnement réel.
  3. 🤝 Partenariat durable avec les entreprises, pas une simple relation d’achat.
  4. 🧭 Accompagnement des jeunes sur la durée, pas seulement jusqu’à la signature du contrat.






✍️ Conclusion : L’apprentissage, oui. Mais pas à n’importe quel prix.



La réforme à venir ne doit pas casser la dynamique,

mais redonner de la cohérence, de l’équité, et de la vision.


L’apprentissage n’est pas qu’un outil d’insertion.

C’est une voie d’excellence populaire, qui mérite d’être stabilisée, valorisée, et mieux accompagnée.